Concepts

Voici les concepts théoriques découvert lors de cette unité. Ces concepts ont été défini durant le 20ième siècle par différents anthropologues.

Monochronique et Polychronique

D'après Edward Twitchell Hall, un anthropologue américain et spécialiste de l'interculturalité, chaque culture a ses propres spécificités. En effet, dans toutes les cultures il y a un mode de fonctionnement différent lorsque nous évoquons les termes de délai de réalisation, de ponctualité, de rythme ou de perception d'un évènement.

Nous pouvons différencier deux cultures majeures différentes: le temps monochronique et polychronique.

Monochronique

Concernant les caractéristiques du temps monochronique, on peut distinguer le fait que les personnes issues de cette culture font généralement une chose à la fois. Par exemple au travail, un employé désirant qu'on l'aide pour une tâche devra attendre que la personne à qui il demande finisse sa tâche avant de l'aider. On peut remarquer cette différence de culture dans les multinationales qui emploient plusieurs nationalités. Être sensibilisé à cette différence de culture permet de mieux appréhender ses collègues et éventuellement être tolérant envers eux.

Polychronique

Au contraire, les personnes issues de la culture polychronique auront tendance à se dispersé en faisant plusieurs tâches simultanément. En effet, ils ressentent une charge affective qui les oblige à céder la priorité aux relations personnelles plutôt que les relations d'affaires. Ils aiment échanger de l'information pour apprendre à se connaitre.

La culture monochronique prône le dicton "le temps c'est de l'argent" et valorise donc la ponctualité et le respect des programmes établis. L'objectif est d'être performant. Les personnes issues de la culture monochronique sont contre toute interruption de leur travail qui briseraient les actions. Concernant le domaine privé, leurs relations sont généralement superficielles.

Communication haut contexte et bas contexte

Les cultures à haut et bas contexte ont été définies par Edward T. Hall en 1976 dans son livre Beyond Culture. Ces termes opposent les cultures dans lesquelles les individus emploient un minimum de mots pour se faire comprendre à celles où chacun s'exprime de manière explicite.

Haut contexte

Dans une culture à haut contexte, une conversation au sein d'un groupe n'est pas forcément compréhensible pour ceux qui n'en font pas partie, car elle s'explique par l'histoire commune de ce groupe. En France, il est courant de laisser planer le doute sur le sens d'une phrase, laissant à l'interlocuteur le soin d'interpréter, ce qui peut troubler un Anglais, par exemple (on prête à la culture anglaise un contexte plus bas). Ce dernier verrait cela comme un manque de sincérité, alors qu'il s'agit plutôt pour le Français d'une marque d'intimité. Le choix des mots devient très important, puisque que chacun est chargé de sens : ils délivrent un message court et efficace, mais qui à un mot près peut signifier le contraire.

Bas contexte

À l'inverse, une culture à bas contexte accorde plus d'importance à la clarté d'un message qu'à la portée de ses mots, et favorise les groupes larges et ouverts à des groupes plus restreints mais plus intimes. C'est pourquoi l'humour, dans une telle société, est plus facilement traduisible à des étrangers, qu'ils soient issus d'une culture à haut ou bas contexte. Il est toutefois plus difficile de marquer l'intimité par la conversation, car avoir pour interlocuteur un proche n'impose pas d'édulcorer ses propos, mais plutôt de faire preuve de franchise. Un Américain pourrait surprendre un Japonais par la sincérité de ses propos, au risque de le vexer, car ces deux cultures ont une vision différente de la préservation de la “face” : dans un bas contexte, c'est en n'étant pas honnête avec l'autre (sur ses erreurs, ou ce qui l'attend) qu'on l'humilie, tandis que dans un haut contexte, on met l'autre dans l'embarras en ne lui laissant pas régler ses problèmes par lui-même.

Bien qu'on ne puisse définir le contexte d'une société que relativement à d'autres, et non comme absolument haut ou bas, ces concepts permettent de mieux lire les échanges interculturels, afin de ne pas résumer les membres d'une culture à haut contexte à leur orgueil, et ceux d'une culture à bas contexte à leur manque de tact.

Sphères publiques et privées

Le concept de sphère publique/sphère privée, ou vie privée/vie publique est l'idée qu'une personne se situe soit dans une situation privée, soit dans une situation publique, en fonction de l'endroit et des personnes aux alentours. Cette théorie a été introduite en 1989 par Jürgen Habermas, connu aussi pour la rationalité communicative. Jürgen Habermas décrit dans son livre "La transformation structurelle de la sphère publique" que la sphère publique, et par extension la sphère privée, prends ses origines dans le domaine de la bourgeoisie au 18esiècle lors des salons mondains.

Sphère publique

La sphère publique (en allemand: "Öffentlichkeit") est un espace de vie sociale en cohabitation où les personnes à l'intérieur de cet espace parlent et agissent en respectant des règles et des lois sociales tacites différentes en fonction des pays, régions, etc. Ainsi les opinions, les actions de la personne agissant dans la sphère publique ne représente que la "surface" de la personne et ne correspond pas entièrement à la personnalité et les volontés de la personne. Parmi les règles instaurées implicitement on retrouve souvent :

  • L'abstention des sujets tabous.
  • L'abstention d'actions déplacées
  • L'abstention d'idées ou d'opinions trop "extrêmes".

Sphère privée

La sphère privée, ou vie privée, est l'espace social, par opposition à la sphère publique, où les personnes peuvent discuter et agir sans prendre en considération les lois sociales et donc peuvent s'exprimer totalement ou presque totalement en accord avec leurs opinions.

4 dimensions culturelles

Geert Hofstede est un psychologue anthropologue hollandais qui a étudié les interactions entre les différentes cultures, il est le référent dans le management interculturel. Un jour IBM lui a demandé de prouver qu'il y avait une forte culture d'entreprise chez eux. Pour cela, il a créé une théorie basée sur 4 dimensions culturelles et en a tiré un questionnaire à choix multiple auquel tous les employés ont répondu pour déterminer la force de leur culture d'entreprise.

Les quatre dimensions culturelles sont la distance hiérarchique, l'individualisme, le contrôle d'incertitude et le niveau de masculinité/féminité.

Distance hiérarchique

La distance hiérarchique consiste au pouvoir fourni à une personne face à ses subordonnés. En effet, dans un pays à forte distance hiérarchique, les subordonnés ne doivent pas dire ce qu'ils pensent, ils doivent juste faire ce qu'on leur dit. Par exemple, à la Cafeteria, lorsqu'il y a des étudiants en train de faire la queue pour acheter un café, les professeurs ont tendances à leur passer devant. Il s'agit ici d'une démonstration de forte hiérarchie : même si les étudiants trouvent cette attitude immorale, ils se taisent et prennent sur eux. Dans une culture à faible distance hiérarchique, il est normal de contredire son supérieur si l'on n'est pas d'accord.

Individualisme

L'individualisme consiste à valoriser la pensée personnelle. De ce fait, dans une culture à fort individualisme, il est normal et valorisant de dire ce qu'on pense et de réfléchir par soi-même. Au contraire, dans une culture à fort collectivisme, la pensée de la collectivité est valorisée : la collectivité est plus importante que l'individu. Il y a donc un lien entre distance hiérarchique et individualisme. En effet, si l'on n'est pas d'accord avec son supérieur on peut le contredire sans problème dans une culture individualiste. Une culture individualiste a donc une faible distance hiérarchique.

Cependant, la France possède une forte distance hiérarchique bien que ce soit une culture individualiste. En effet, les français peuvent contredire leur chef s'ils ne sont pas d'accord mais le chef aura le dernier mot.

Contrôle d'incertitude

Une culture à haut contrôle d'incertitude mettra tout en place pour éviter les choses inattendues tandis qu'une culture à bas contrôle d'incertitude sait très bien s'adapter face à l'inattendue puisqu'elle ne met pas énormément de choses en place pour éviter celui-ci. Ainsi, une culture à haut contrôle d'incertitude sera normative : beaucoup de normes seront inventées pour éviter de se trouver face à un inconnu. Une culture à bas contrôle d'incertitude sera plus pragmatique : l'inattendu fait partie de la vie, c'est ce qui la rend intéressante, il n'est donc pas nécessaire de l'éviter à tout prix.

Masculinité/Féminité

Le niveau de masculinité d'une culture dépend des valeurs valorisées par cette culture. Une culture masculine valorise le succès et la réussite tandis qu'une culture féminine valorise la modestie et la compassion pour les plus pauvres et ceux qui ont moins bien réussi dans leur vie. Par exemple, le Japon et l'Allemagne sont des cultures à fort niveau de masculinité tandis que la France et la Suède sont des cultures à fort niveau de féminité.